• Sotto la lente: futuro

L’inclusion par l’innovation: le potentiel des technologies d’assistance modernes

Les technologies d’assistance sont un outil précieux, en particulier pour les personnes souffrant d’un handicap – et l’interaction entre l’homme et la technique est de plus en plus sophistiquée. Un aperçu.

Pas seulement saisir, mais aussi sentir? Le développement de technologies d’assistance telles que les prothèses de bras fait l’objet d’une recherche intensive. Photo: EPF Zurich/Cybathlon/Alessandro Della Bella
Pas seulement saisir, mais aussi sentir? Le développement de technologies d’assistance telles que les prothèses de bras fait l’objet d’une recherche intensive. Photo: EPF Zurich/Cybathlon/Alessandro Della Bella

L’inclusion de personnes atteintes d’un handicap représente un défi majeur pour la société dont l’importance va croissant. Les technologies d’assistance jouent un rôle-clé dans ce contexte, car elles permettent à de nombreuses personnes handicapées de vivre leur vie de manière plus autonome. Quelles sont les technologies disponibles? Dans quels domaines réalise-t-on les plus importants progrès et où se situent les principaux défis? Et comment peuvent-elles être commercialisées avec succès?

Un regard sur les technologies d’assistance actuelles

Le smartphone représente l’un des principaux développements de ces vingt dernières années pour un grand nombre de personnes handicapées. Les personnes malvoyantes profitent d’applications leur permettant de naviguer dans l’espace, d’obtenir une description d’images ou de reconnaître des couleurs et des textes. Pour les personnes en fauteuil roulant, les applications qui décrivent le chemin sans obstacles le plus court de A à B ou les restaurants en fonction de leur accessibilité sont particulièrement utiles. Et des cannes d’aveugles «voyantes» sont déjà disponibles sur le marché. Elles détectent au moyen de capteurs des objets, même situés en hauteur, ce qui peut éviter des collisions avec le tronc ou la tête. Il existe aussi des cannes d’aveugles intelligentes qui indiquent dans quelle direction il faut se déplacer pour éviter un obstacle. La commande oculaire pour les ordinateurs, les fauteuils roulants robotisés capables de monter les escaliers, les robots d’assistance ou les prothèses «sensibles» sont d’autres exemples. Les progrès réalisés pour les interfaces cerveau-ordinateur, aussi appelées BCI (Brain-Computer Interfaces), sont également fascinants. Ils permettent de piloter des appareils par la seule pensée, ce qui représente une technologie prometteuse pour les personnes atteintes de troubles moteurs graves. Les électrodes sont placées sur la tête – ou de plus en plus souvent implantées. La personne et l’algorithme s’entraînent ensemble pour que l’appareil puisse lire de manière fiable les ondes cérébrales et les utiliser comme signal de commande pour un appareil tel que le smartphone ou le robot d’assistance. Cette technologie est sur le point de s’établir au quotidien.

Les robots d’assistance sont censés soutenir les personnes handicapées dans leurs activités quotidiennes. Par exemple, vider le lave-vaisselle ... Photo: EPF Zurich/Cybathlon/Nicola Pitaro

... ou suspendre des habits comme une écharpe. Photo: EPF Zurich/Cybathlon/Alessandro Della Bella

Les interfaces cerveau-ordinateur sont une technologie prometteuse. L’homme pilote l’appareil par sa pensée et les ondes cérébrales ainsi produites qui sont saisies par des électrodes. Photo: EPF Zurich/Cybathlon/Nicola Pitaro

Recherche: l’IA encourage l’individualisation

L’apprentissage automatique occupe depuis de nombreuses années une place importante dans la recherche sur les systèmes d’assistance intelligents. Aujourd’hui, tout le monde parle d’intelligence artificielle. L’IA peut aider à paramétrer et entraîner les appareils intelligents en fonction des besoins individuels. Ainsi, une prothèse de bras doit par exemple «comprendre» quelle prise ou quel mouvement elle doit exécuter. Pour ce faire, on se sert de l’activité musculaire des muscles restants, p. ex. du moignon. L’IA permet de mieux analyser ces activités musculaires individuelles et le contexte, par exemple à l’aide de caméras intégrées pour identifier fiablement l’intention de l’utilisateur. Une recherche intense est également en cours sur les connexions directes entre nerfs et appareil d’assistance. Pas seulement pour contrôler avec précision une prothèse et de ce fait pouvoir la bouger, mais aussi pour obtenir un feed-back sensoriel tel que le sens du toucher ou le sens thermique. Le sentir permet d’effectuer des mouvements plus précis et de les corriger. Par ailleurs, grâce aux dernières avancées dans la science des matériaux, il est possible de construire des appareils plus légers et stables, ce qui conduit à une meilleure efficacité énergétique et un plus grand confort. Le «style» occupe aussi une place de plus en plus importante. Un fauteuil roulant ou une prothèse de jambe ne doit pas seulement fonctionner, mais aussi «avoir de la gueule».

Lors du CYBATHLON de l’EPF Zurich, des équipes venues du monde entier testent leurs technologies d’assistance développées pendant des années, dont aussi des prothèses de jambe. Photo: EPF Zurich/Cybathlon/Nicola Pitaro

Pour cela, les participants doivent effectuer un parcours semé d’obstacles quotidiens. Par exemple, monter les escaliers et servir du café ... Photo: EPF Zurich / Cybathlon / Alessandro Della Bella

... ou se déplacer sur un sol présentant des irrégularités. Photo: EPF Zurich/Cybathlon/Alessandro Della Bella

Les modèles de prothèses de bras nouvellement développés sont mis à l’épreuve avec la saisie de petits objets. Photo: EPF Zurich/Cybathlon/Alessandro Della Bella

Concentration maximale: empiler des gobelets avec une prothèse de bras n’est pas une mince affaire. Photo: EPF Zurich/Cybathlon/Nicola Pitaro

Pour une vie autonome

Grâce à ces nouvelles possibilités, on peut s’attendre à d’importants progrès, notamment dans le domaine de l’individualisation. Les besoins des personnes avec un handicap sont multiples et les systèmes d’assistance doivent de ce fait satisfaire les exigences aussi bien dans les loisirs qu’au travail. De plus, les handicaps varient au cas par cas. Si des personnes perdent une jambe à la suite d’un accident, le moignon et les muscles et nerfs résiduels ne sont jamais identiques. Les technologies telles que l’IA, l’impression 3D et les systèmes d’analyse intelligents présentent un potentiel important pour fabriquer le système d’assistance individuel parfaitement adapté et avantageux. À la fin, il s’agit de fournir à la personne le système d’assistance qui propose les fonctions souhaitées, au travail ou dans les loisirs. Les technologies d’assistance modernes et bien adaptées permettent aux personnes concernées de retrouver une meilleure qualité de vie, c’est-à-dire une plus grande autonomie, une meilleure inclusion dans le marché du travail et une participation active à la vie sociale. Un grand nombre de ces technologies encouragent l’autonomie et renforcent la confiance en soi, ce qui améliore aussi la santé psychique à long terme.

Les cannes d’aveugles ne sont plus de simples cannes: grâce à des capteurs, elles peuvent identifier différents objets et communiquer avec son utilisateur. Photo: EPF Zurich/Cybathlon/Alessandro Della Bella

Reconnaître son thé préféré … Photo: EPF Zurich/Cybathlon/Nicola Pitaro

... ou trouver le siège libre dans le compartiment – les systèmes d’assistance intelligents peuvent aider les personnes malvoyantes. Photo: EPF Zurich/Cybathlon/Alessandro Della Bella

Innovation et frustration

En automne 2024 s’est déroulée la troisième édition du CYBATHLON de l’EPF Zurich. Après plusieurs années de préparatifs, 67 équipes de développement de 24 pays ont mis leurs technologies d’assistance à l’épreuve. Dans différentes compétitions, des personnes avec handicap ont dû effectuer des tâches du quotidien avec le soutien de systèmes d’assistance dernier cri. Des approches très prometteuses sont apparues et les équipes étaient incroyablement motivées et inspirées. Pourtant, il y a aussi certains facteurs qui entravent le progrès. Cela comprend les obstacles réglementaires, le marché et les coûts. Les processus réglementaires sont trop lents pour rendre les dernières avancées accessibles à toutes les personnes intéressées. C’est une source de frustration pour les équipes de développement et aussi pour les utilisateurs. Sans compter les difficultés financières que cela implique. Un changement des mentalités est nécessaire. En Suisse, les moyens auxiliaires doivent, d’après la loi, être «économiques et appropriés». Cela a pour conséquence qu’aujourd’hui, une personne ne reçoit généralement qu’une prothèse de jambe universelle. Pourtant, cette seule prothèse «simple» ne permet pas à la personne d’effectuer toutes les activités, étant donné qu’elle n’est pas simultanément adaptée pour le quotidien, le travail et le sport. Cette restriction peut conduire la personne à limiter ses activités, à être frustrée et, éventuellement, l’exposer à des difficultés supplémentaires pour exercer une activité lucrative. Cela représente aussi un fardeau supplémentaire pour le système de santé. Si l’on investissait davantage dans des systèmes d’assistance adaptés pour les personnes avec un handicap, on pourrait éventuellement inverser cet effet et donc réduire les coûts.

Conclusion: concevoir un avenir inclusif

L’avenir des technologies d’assistance est prometteur et recèle le potentiel d’améliorer la vie de millions de personnes porteuses de handicap. Une étroite collaboration entre chercheurs, équipes de développement, politique et société est cependant indispensable pour non seulement améliorer ces technologies, mais aussi pour les rendre accessibles. En établissant les conditions-cadres appropriées, nous pouvons créer un avenir inclusif dans lequel la technologie n’a pas de limites et l’inclusion est possible pour tous.