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La fin d’une ère
Avec la démission de Nora Bienz, l’asmac perd une vice-présidente particulièrement engagée et passionnée qui a travaillé à plein régime pour l’association pendant de nombreuses années. Nous portons avec elle un regard en arrière et également vers l’avenir.
22.08.2024
Tu as démissionné de la vice-présidence de l’asmac à la fin juin. Quel est ton sentiment?
Je suis très partagée, l’asmac fait entre-temps partie de mon identité. Mon engagement à l’asmac remonte presque à mes débuts de médecin-assistante. En mars 2012, j’ai pris mon premier poste à Thoune en chirurgie. En avril, j’ai assisté à l’assemblée générale de l’asmac Berne et directement été élue au comité. J’éprouve donc une certaine nostalgie. En même temps, je me réjouis d’avoir plus de temps à disposition pour d’autres projets. Je veux en premier lieu me consacrer à mon développement personnel en tant que spécialiste en médecine intensive. L’asmac continuera néanmoins d’occuper une petite place dans ma vie: je reste membre du comité de la section Berne, même si mon rôle y sera très différent et moins actif.
Quels ont été tes plus beaux moments à l’asmac?
Le fait que nous soyons, à l’asmac Berne, parvenus à résoudre le problème des contrats à durée déterminée en cas de maternité figure sans aucun doute parmi les moments forts. Aujourd’hui, la convention collective des hôpitaux bernois stipule que les contrats à durée déterminée se prolongent automatiquement jusqu’au terme du congé maternité. Autrefois, il arrivait parfois qu’une femme médecin se retrouve au chômage en pleine grossesse. Ce qui me réjouit également, c’est la présence de l’asmac sur les réseaux sociaux. Nous avions longtemps hésité. Mais au vu des résultats, je constate avec plaisir que l’évolution a été très positive. L’année du jubilé 2022, la fête et la fourgonnette asmac, avec laquelle nous avons rendu visite à différents hôpitaux dans toute la Suisse, a bien entendu été un autre moment fort.
Y a-t-il aussi des évènements qui te laissent un moins bon souvenir?
J’ai parfois eu de la peine à comprendre pourquoi les médecins sont aussi réticents à s’engager. A la base, on sent régulièrement un mécontentement dans différents domaines, mais seule une minorité est prête à s’engager. Je comprends que la profession de médecin est exigeante, mais j’aurais parfois malgré tout souhaité davantage d’engagement de la part des médecins. Pour moi, les négociations salariales ont également été un sujet difficile, illustrant chaque année le dilemme auquel le système de santé est confronté. Les employés ont des revendications légitimes, comme par exemple la compensation du renchérissement, mais doivent les formuler envers des hôpitaux qui sont confrontés à des difficultés financières et dans les chiffres rouges. Ni dans la politique ni dans la société, on semble vouloir tenir compte de ce dilemme. Au contraire, tout le monde parle de faire des économies. Il faut trouver pourtant des solutions durables pour l’avenir. Il est inadmissible que le personnel paie la facture en devant s’accommoder d’une baisse des salaires réels.
Tu as atteint de nombreux objectifs pendant ton engagement à l’asmac. De quoi es-tu particulièrement fière?
Aujourd’hui, l’asmac est perçue comme un partenaire important. Notre opinion compte. Nous avons pu renforcer notre notoriété, ce qui me réjouit. «Coach my Career», notre programme de mentorat, auquel j’ai dès le début collaboré, a aussi connu un développement très favorable. Je me réjouis d’être parvenue à partager les valeurs de l’asmac là où j’ai travaillé et d’avoir ainsi pu améliorer les choses, même de petites choses, partout où je me suis engagée professionnellement.
Dans quels domaines aurais-tu espéré obtenir davantage?
La durée de travail est le thème du moment. Aujourd’hui, je regrette que nous n’ayons pas exigé la semaine de 42+4 heures déjà bien plus tôt. Nous avions l’impression de ne pas pouvoir demander plus tant que la semaine de 50 heures n’est pas respectée. Avec le recul, je pense que nous aurions pu nous montrer plus offensifs. La compatibilité reste aussi un sujet très important. Pour les femmes, les enfants sont encore aujourd’hui synonymes d’entrave à la carrière. Je souhaite et j’espère que des progrès supplémentaires pourront être réalisés dans ces domaines.
Vous souhaitez en savoir plus sur le quotidien de Nora Bienz? Dans un épisode de Swissmedtalk (en allemand), elle nous parle de son travail de spécialiste en médecine intensive.
Biographie express
Nora Bienz est spécialiste en médecine interne générale et spécialiste en médecine intensive. Elle travaille comme cheffe de clinique à l’Hôpital de l’Ile à Berne. Elle siège depuis 2012 au comité de la section Berne, qu’elle a présidé de 2015 à 2023. De 2016 à fin juin 2024, elle a été membre du Comité directeur de l’association faîtière asmac, depuis 2020 en tant que vice-présidente.