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L’asmac veut revoir son budget
Plus de la moitié des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique en Suisse sont membres de l’asmac, et la tendance est à la hausse. Cela ne suffit cependant pas pour financer les multiples activités. Lors de la séance d’automne, le Comité central a chargé le secrétariat central d’élaborer des propositions en vue d’une stabilisation budgétaire.
10.12.2024
A la base, c’est une bonne chose: l’asmac dispose de quatre ressorts actifs, d’une série de groupes de travail et d’une offre de prestations qui a continuellement été élargie ces dernières années. Pourtant, les nombreuses activités ont un prix que la croissance de l’effectif des membres ne permet pas de compenser. C’est pourquoi Simon Stettler, directeur de l’asmac, a présenté, lors de la séance du Comité central du 23 novembre, le budget 2025 qui prévoit une perte importante de 323 900 francs. Il a toutefois rappelé que l’asmac avait établi le budget sur des bases conservatrices et qu’il espérait donc que le résultat ne serait pas aussi négatif. Pourtant ce déficit, au même titre que les pertes de ces dernières années, ne sont pas imputables à des évènements isolés, mais en grande partie de nature structurelle. Simon Stettler a donc proposé au Comité central d’adopter le budget tout en chargeant le secrétariat central d’élaborer en même temps des propositions de stabilisation budgétaire, cela incluant aussi d’envisager une augmentation des cotisations. Compte tenu de la situation financière difficile dans laquelle se trouvent de nombreux hôpitaux et de ses répercussions sur les salaires, il a toutefois suggéré de maintenir pour l’instant les cotisations à leur niveau actuel. Après quelques questions, en partie critiques, le Comité central a finalement approuvé à l’unanimité ces trois propositions.
L’asmac adhère à l’organisation European Junior Doctors
Déjà avant la discussion du budget, les délégués avaient pris position sur deux propositions affectant les dépenses. Il s’agissait notamment du retour de l’asmac à l’organisation European Junior Doctors (EJD). Conformément à la décision prise par le Comité central une année auparavant, la représentante de l’asmac Svenja Ravioli et son suppléant Richard Mansky ont participé avec le statut d’observateur pendant une année aux principales séances et rendu compte de leurs expériences au Comité central. Qu’il s’agisse des conditions de travail, de la formation postgraduée, de la bureaucratie, de la santé psychique ou de la santé planétaire, les thèmes qui occupent les jeunes médecins se ressemblent partout, a déclaré Svenja Ravioli. «Pour certains thèmes, d’autres pays sont plus avancés que nous. Nous pouvons profiter de leurs expériences.» Les délégués étaient du même avis: ils ont approuvé à l’unanimité l’adhésion à l’EJD avec un plafond budgétaire de 10 000 francs.
Deux fonds pour les sections
Quant aux deux fonds à partir desquels les sections peuvent demander des contributions de soutien, ils ont nécessité une discussion plus approfondie. Alors que le fonds pour les sections est destiné à soutenir la mise en place et l’exploitation d’un secrétariat, le fonds de soutien est prévu pour soutenir des actions spéciales des sections. Ces deux fonds sont longtemps restés en veilleuse. Pourtant, cette année, deux sections ont déposé une demande de soutien au titre du fonds de soutien. Les deux ont été refusées par le Comité directeur (CD) parce qu’elles ont été déposées après coup. «Nous nous réjouissons de recevoir des demandes de la part des sections», a souligné Simon Stettler. «Mais quand l’asmac alloue des fonds, il faut qu’elle ait son mot à dire, en particulier pour ce qui concerne la coordination avec ses propres activités et positions», a-t-il expliqué la décision du CD. Il a proposé de clarifier les questions qui se posent pour ces deux fonds dans le cadre de la stabilisation budgétaire et de maintenir la pratique actuelle du CD jusqu’à nouvel ordre. Cette proposition a été adoptée par une large majorité des délégués.
Une nouvelle base de données pour améliorer l’actualité des données
Le renouvellement de la base de données des membres est l’un des projets à venir au secrétariat central. A l’heure actuelle, les données concernant le lieu de travail et la fonction ne sont pas à jour, a expliqué Oliviero Reusser, collaborateur politique et communication. Ce qui ne l’a pas empêché de présenter quelques chiffres. Pour le degré d’organisation, c’est-à-dire la part de personnes appartenant à un certain groupe qui sont membres de l’association qui défend leurs intérêts, l’asmac atteint chez les médecins-assistant(e)s une valeur de 55%, chez les chef(fe)s de clinique de 56%. Avec environ 35%, les médecins-assistant(e)s forment le principal groupe de membres de l’asmac. Environ 23% travaillent comme chef(fe)s de clinique. On trouve cependant parmi les membres de l’asmac également des médecins exerçant en cabinet, des médecins dans une fonction dirigeante et des médecins retraités ou dont la fonction n’est pas connue. «Même si nous invitons au moins une fois par année nos membres à nous communiquer les changements, cela ne signifie pas que nous recevons ensuite une fois par année une réponse de chaque membre», a précisé Simon Stettler. L’asmac examine donc les options sur la manière de rendre la mise à jour des données plus simple pour les membres et de simplifier l’échange de données avec la FMH. «Nous exploitons toujours des systèmes séparés. L’idéal serait cependant que les membres ne doivent saisir qu’une seule fois leurs données et changements.»
Le contact personnel est le moyen le plus efficace
La discussion consécutive a montré que ce sujet préoccupe tout le monde. D’une part, il est apparu que les fréquents changements de l’adresse postale et électronique, pour autant que les membres n’indiquent pas leur adresse e-mail privée, rendent la prise de contact avec les membres difficile. D’autre part, la question de savoir comment motiver la part importante de non-membres à adhérer à l’asmac a été posée. Les dépliants, brochures et actions avec stands et en premier lieu l’échange personnel ont été cités à ce propos. «Mon expérience montre que le contact direct est la méthode la plus efficace. Mais là où les hôpitaux ne l’autorisent pas, c’est difficile», a expliqué Severin Baerlocher, vice-président de l’asmac.
Trois nouveaux membres du CD
Trois membres de l’asmac originaires de différentes régions du pays se sont portés candidats au Comité directeur (CD): Florian Frehner de la section Bâle, Klaus Luchs de la section Berne et Filippo Toni du canton de Vaud (voir également ci-dessous). Le Comité central les a élus tous les trois. Il n’a pas encore été décidé dans quel domaine ils vont s’engager. Philipp Thüler, responsable politique et communication, a donné un petit aperçu des différentes possibilités en résumant les activités en cours dans les domaines de la politique de la santé et des conditions de travail. Il a évoqué le lancement réussi de la campagne 42+4 qui produit régulièrement des résultats positifs et qui est aussi discutée en dehors de l’asmac. «On peut espérer que la pression devienne tellement forte que tout le monde doive suivre le mouvement», a ajouté Severin Baerlocher.
L’octroi des titres est plus complexe que l’on ne pourrait penser
Parmi les invités figurait Jörg Gröbli, directeur de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue (ISFM), qui a présenté ses activités et répondu aux questions des délégués. «Lorsque j’ai rejoint l’ISFM il y a bientôt une année, j’ai aussi pensé: l’octroi des titres devrait pouvoir être simplifié et se faire plus rapidement. Mais j’ai dû me rendre à l’évidence: nous voulons aller plus vite, mais c’est complexe.» Néanmoins, de nombreuses améliorations sont en bonne voie, d’autres ont déjà été réalisées. Les personnes qui oublient par exemple de joindre un document à leur demande de titre ne sont désormais plus obligées de refaire l’ensemble du processus impliquant un temps d’attente jusqu’à six mois. «Dès que la personne a soumis le document manquant, nous traitons rapidement le dossier», a expliqué Jörg Gröbli.
Un petit bénéfice chez mediservice
mediservice vsao-asmac a également tenu son assemblée des délégués semestrielle. Marc Schällebaum, directeur, a mentionné plusieurs moments forts de l’année en cours, notamment deux séminaires en ligne couronnés de succès, organisés par mediservice en collaboration avec l’organisation de formation FOMF. Tandis que le premier avait pour sujet le propre cabinet médical, le deuxième était destiné aux médecins originaires d’Allemagne qui souhaitent travailler en Suisse. Regula Grünwald, rédactrice en chef du Journal asmac, a rappelé que le Journal paraissait désormais exclusivement en ligne, conformément à la décision prise en automne de l’année dernière. Elle a aussi invité les sections à partager les contenus du Journal sur leurs sites web ou dans leurs infolettres. Les délégués ont adopté à l’unanimité le budget 2025 qui prévoit un bénéfice de 11 000 francs.
Nouveaux membres du Comité directeur
Florian Frehner est depuis 2022 Medical Manager chez Gedeon Richter (Schweiz) AG, auparavant il était chirurgien à l’Hôpital cantonal de Bâle-Campagne. De plus, il siège depuis 2018 au comité de l’ASMAC Bâle.
Klaus Luchs est chef de clinique en radio-oncologie à l’Hôpital de l’Ile à Berne et membre du comité de l’ASMAC Berne depuis 2020.
Filippo Toni est chef de clinique en psychiatrie pour enfants et adolescents au CHUV/Unité de psychiatrie ambulatoire d’Orbe. De 2021 à 2024, il a été président de l’Association suisse des médecins-assistantes et assistants en psychiatrie (ASMAP).