• Formation postgraduée

Et pourtant, c’est possible

L’asmac a décerné la Rose d’hôpital 2023 au Centre interdisciplinaire des urgences de l’Hôpital cantonal de Baden pour son offre de formation postgraduée et continue exceptionnellement bonne. Lors de la remise de la récompense, les responsables nous ont dévoilé la clé de leur succès.

Avec Fabian Hartmann, médecin adjoint suppléant, Markus Schwendinger, directeur et médecin-chef, et Susanne Frei, médecin adjointe suppléante, trois personnes du Centre interdisciplinaire des urgences de l’Hôpital cantonal de Baden ont reçu la Rose d’hôpital des mains de Michael Zeindler et Julian Diethelm, coprésidents de l’asmac Argovie, et d’Angelo Barrile, président de l’asmac Suisse (de gauche à droite). Photo: André Albrecht
Avec Fabian Hartmann, médecin adjoint suppléant, Markus Schwendinger, directeur et médecin-chef, et Susanne Frei, médecin adjointe suppléante, trois personnes du Centre interdisciplinaire des urgences de l’Hôpital cantonal de Baden ont reçu la Rose d’hôpital des mains de Michael Zeindler et Julian Diethelm, coprésidents de l’asmac Argovie, et d’Angelo Barrile, président de l’asmac Suisse (de gauche à droite). Photo: André Albrecht

Intégrer la formation postgraduée dans le quotidien de l’hôpital n’est pas chose facile. C’est du moins ce que laisse supposer le dernier sondage réalisé parmi les membres de l’asmac: seulement 21% des médecins-assistant(e)s indiquent bénéficier des quatre heures de formation postgraduée structurée par semaine exigées par l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue (ISFM). Toutefois, dans les services d’urgence, le travail par équipes 24 heures sur 24 et les interventions non planifiables compliquent la mise en œuvre des exigences de l’ISFM. L’exemple du Centre interdisciplinaire des urgences (INZ) de l’Hôpital cantonal de Baden (KSB), qui investit depuis des années dans la formation postgraduée et continue, montre toutefois que c’est possible. L’asmac lui a décerné la Rose d’hôpital 2023 (voir encadré) pour récompenser cet engagement.

Un modèle

«En temps de pénurie de personnel qualifié et de pression financière sur les hôpitaux, la formation postgraduée et continue est souvent négligée», a déclaré Angelo Barrile, président de l’asmac, lors de la remise de la Rose d’hôpital. Il a aussi rappelé qu’elle est fondamentale pour garantir à long terme des soins de qualité. «Avec son offre de formation postgraduée et continue qui dépasse largement le minimum requis, l’INZ fait figure de modèle – et, nous l’espérons, sera aussi une source d’inspiration pour d’autres», a conclu Angelo Barrile.

Nous sommes tenus de proposer la formation postgraduée. Nous estimons donc qu’il est fondamental qu’elle soit suivie.

Markus Schwendinger, directeur et médecin-chef du département INZ

Efficace grâce à des journées entières

Comment fonctionne la formation postgraduée et continue à l’INZ? Et dans quelle mesure l’INZ se distingue-t-il des autres cliniques? «Nous sommes tenus de proposer la formation postgraduée. Nous estimons donc qu’il est fondamental qu’elle soit suivie», a déclaré Markus Schwendinger, directeur et médecin-chef du département INZ. La situation est la suivante: une équipe de trois personnes composée de Renzo Zehnder, médecin adjoint à l’INZ, Susanne Frei, médecin adjointe suppléante à l’INZ, et Fabian Hartmann, également médecin adjoint suppléant à l’INZ, est responsable de l’organisation de la formation postgraduée et continue. Celle-ci commence avec la planification des services: les journées de formation postgraduée internes organisées trois à quatre fois par mois pour les médecins-assistant(e)s ainsi que les deux journées de formation continue internes pour les médecins cadres sont directement inscrites dans l’horaire de service. Cela rend obligatoire la participation à la formation postgraduée et – un point encore plus important – les participants ne sont pas dérangés et sont réceptifs. Autrefois, il y avait une heure de formation postgraduée matinale à l’INZ, plus tard une formation postgraduée de deux heures avant le service du soir, explique Fabian Hartmann. Ni l’un ni l’autre n’a fonctionné. «Aux urgences, il est quasiment impossible de planifier une heure libre. Et deux heures de formation postgraduée avant un service de dix heures, c’est très dur.» Cela nous a conduits à la solution actuelle: «Nous libérons les médecins pour la journée.»

Petits groupes et contributions interactives

Les médecins-assistant(e)s bénéficient ainsi chaque année de quatre à six journées de formation postgraduée interne. Elles se déroulent en petits groupes et sont conçues de manière interactive. Outre les interventions des médecins-cadres – leur suppléance est également réglée dans l’horaire de service de manière à ce qu’ils puissent assurer la formation sans être dérangés – les médecins-assistant(e)s doivent eux aussi préparer un bref exposé. Ils doivent donc non seulement se pencher sur des contenus médicaux, mais aussi s’exercer à les présenter.

Répartition claire des rôles

Les journées de formation postgraduée sont complétées, en semaine, par des séquences de formation postgraduée de 15 minutes lors du changement d’équipe à 15h. «A cette heure de la journée, la plupart des personnes sont présentes et, même au service des urgences, on arrive généralement à se libérer pendant 15 minutes», explique Susanne Frei. Ces séquences de formation postgraduée sont d’ailleurs en général bien fréquentées, même des médecins cadres y participent. Les thèmes sont souvent définis spontanément, pourtant même dans ce cas, la planification est essentielle. «Préparer cette brève formation dans le cadre du travail par équipes peut occasionner un stress considérable. La qualité peut en pâtir», explique Susanne Frei. Les rôles à l’INZ sont donc clairement répartis: une ou un manager du jour est désigné chaque jour. Cette personne coordonne notamment les appels téléphoniques et dispose en général de suffisamment de temps pour préparer cette brève formation de manière adéquate.

Mais ce n’est pas tout: outre les cours internes, tous les médecins de l’INZ peuvent chaque année suivre dix journées de formation postgraduée ou continue externes. Une offre qui bénéficie également d’un soutien financier généreux de la part de l’Hôpital cantonal de Baden.

Propos élogieux des collaborateurs

Tolga Pala, représentant des médecins-assistant(e)s, confirme que cela ne fonctionne pas seulement dans la théorie, mais aussi dans la pratique. Dans d’autres hôpitaux où il a travaillé, il n’avait souvent pas le temps de suivre les offres de formation postgraduée et si pour une fois, il pouvait se libérer, le téléphone ne manquait pas de sonner. A l’INZ, les journées de formation postgraduée sont très différentes: «Personne ne téléphone, ne rédige des ordonnances ou ne s’entretient avec les proches. Nous pouvons pleinement nous concentrer sur le cours.» Aussi sur le plan du contenu, Tolga Pala tient des propos élogieux. «Je suis une personne très critique, mais je dois avouer que les cours de formation postgraduée sont concis et pertinents pour la pratique.» Une autre chose que Tolga Pala apprécie beaucoup: les rapports humains. «J’ai l’impression d’être entendu. Et généralement, les responsables savent quelles personnes ont suivi quels cours, ce qui témoigne de l’intérêt qu’ils nous portent.»

Coûts et résultats

Cette solution que l’on peut qualifier d’idéale a toutefois un prix. Chaque année, l’INZ investit environ un poste de médecin-assistant et un poste de chef de clinique dans la formation postgraduée et continue, explique Markus Schwendinger. Mais les résultats sont au rendez-vous, souligne-t-il. Grâce notamment à d’excellents résultats dans les enquêtes de l’ISFM, l’INZ est connu comme un bon établissement de formation postgraduée. «La pénurie de personnel qualifié ne nous touche guère jusqu’ici: nous pouvons toujours choisir et recruter d’excellents médecins.» Cela et la solide formation postgraduée et continue interne augmentent l’autonomie et l’efficacité dans le travail quotidien à l’hôpital. Et pour finir, la grande motivation des collaborateurs est aussi un plus: «Chez nous, il faut travailler dur, le rythme est soutenu. Mais les collaborateurs viennent volontiers travailler, parce qu’ils reçoivent quelque chose en retour.»

La Rose d’hôpital: une motivation

Markus Schwendinger se réjouit que les efforts de l’INZ soient perçus. Pour lui, la Rose d’hôpital n’est toutefois pas un prétexte pour se reposer sur ses lauriers, mais une motivation pour poursuivre le travail de l’INZ. «Il est facile de construire quelque chose», déclare Markus Schwendinger. «Le principal défi est cependant de maintenir le niveau élevé et de développer l’offre.»

Une Rose pour des mesures d’amélioration ciblées

Depuis 2013, l’asmac récompense chaque année un hôpital ou une clinique qui améliore la situation des médecins par des mesures ciblées. A chaque fois, l’accent est mis sur un thème défini. Pour la Rose d’hôpital 2023, les sections pouvaient nominer des hôpitaux et cliniques qui se sont distingués dans le domaine de la réduction de la bureaucratie et/ou de la numérisation ou dans le domaine de la formation médicale postgraduée.